vendredi 13 août 2010



LO N° 405 (13/08/10)
••••••••••
— Le sport…
— Encore !
— Ben oui, c'est encore l'été les vacances ô mondieu quelleu chan-anceu…
— Lemaitre au cent mètres, Renaud Lavillenie à la perche, et côté piscine Camille Lacourt, Jérémy Stravius, Yannick Agnel, Mélanie Hénique, Sébastien Rouault, Ophélie-Cyrielle Étienne…
 — Et Alain Bernard ?
— Sans sa combinaison magique, il flotte plus…
— Rien que des blancs…
— Des blonds, même, rien que des blonds et des blondes !
— C'est la revanche des blonds !
— Tu crois que y a un complot, que Marine Le Pen leur fourgue de l'EPO…?
— Nan, à la piscine, c'est le chlore qui décolore…
— Heureusement quand même, y a eu Myriam Soumaré !
— Tu me rassures… Parce que les blonds, quand y en a un ça va…
••••••••••
VENDREDI 13

Sur ce site
http://www.deadmentellnotales.com/onlinetexts/robinson/crusoe.shtml
on trouve toute la série d'illustrations de N.C.Wyeth pour Robinson Crusoë – et c'est sublime !
••••••••••
« Ça porte malheur de se marier un vendredi 13 car il n'y a pas de raison pour que ce jour fasse exception. » (Georges Courteline)
« Se faire enterrer un vendredi 13 ? Il faut vraiment ne pas être superstitieux. » (Leo Campion)
••••••••••
Et, à propos d'île déserte… un poème de Boris Vian.
ÎLE DÉSERTE
Les enfants de maintenant
Quand ils ont cainze à vaint ans
Ils sont tristes et silencieux
Ils ont peur des vieux vicieux
Ils s'ennuient dans les cafés
Et rien ne leur fait d'effet
Et quand on leur parle bas
D'abord ils ont encore peur
Et puis peu à peu ils s'ouvrent
Et ils osent vous répondre
Et les garçons ils vous disent
Il n'y a pas de travail
On ne peut pas accepter
De travailler que pour manger
Et puis il y aura la guerre
Et on a mal de devoir attendre
Les arbres sont verts avec des yeux tendres
Le soleil est là, et dans cinquante ans
On aura la peau si épaisse
Qu'il ne la traversera plus
Et à quoi bon, à quoi bon
On sera vieux ou bien perclus
Et on n'en profitera plus
Et les filles
Elles n'aiment pas les hommes
Un homme ça peut blesser
Ça peut acheter, salir, ça peut faire un enfant
Il faut travailler, on est si jolies
On va s'abîmer
Les filles laides n'ont pas de problème
Ou tout au moins le problème est résolu
D'autres pensent : les gens qui passent
Ils attendent leur autobus
Comment voulez-vous vivre avec
Des gens qui s'intéressent à l'autobus
Ça ne tient pas debout
Alors les frères ? On s'en va
Vivre sur une île déserte ?
Il n'y a pas d'île déserte
Mais on peut toujours y croire
Sans engagement de votre part
On va s'en fabriquer une
Ça, alors, ça simplifie tout
Mais l'île déserte prend l'eau
Car depuis qu'on en fait plus
Comme pour les très vieux violons
Le secret s'en est perdu.

(Boris Vian. "Poèmes inédits" inclus dans "Cantilènes en gelée". 10/18)
Ce poème n'est pas daté. Vraisemblablement 1952 ou 53. Mais (malgré son écriture assez relâchée, il faut l'avouer) il va bien avec "de nos jours".
(En passant, la présentation de la première édition des Cantilènes en gelée se terminait ainsi : « œuvre dont l'idée directrice imite trait pour trait la démarche des maîtres de pensée chrétienne, de Ponce Pilate à Delly. »

Aucun commentaire: