dimanche 3 décembre 2017

DES JEUX


UN JEU DE COOPÉRATION
Deux joueurs, une table, un panier de cerises, un surveillant neutre.
Si le joueur A prend une cerise, le joueur B peut en prendre une à son tour.
Ainsi de suite jusqu'à ce que le panier soit vide. Celui qui prend la dernière a gagné.
Si à un moment un joueur en prend deux, le surveillant intervient et arrête le jeu (et a le droit de manger toutes les cerises restant).
— C'est pas très drôle, comme jeu !
En fait, tout dépend du nombre, pair ou impair, de cerises dans le panier (ce nombre est dû au seul hasard)… et de qui joue le premier (il est tiré à pile ou face).
C'est donc un jeu de hasard.
C'est aussi une fable, sans doute, mais je me demande bien quelle en est la morale.

COMPLOTS
Des milliers de facteurs régissent et influencent notre vie : l'État, l'économie, la finance, l'information, la météo, les hommes politiques pourris ou non, les pollutions, la bouffe, Schenghen, la mondialisation, etc., etc., etc.
Le monde est complexe, voire compliqué. On n'y comprend rien, ou pas grand chose. En tout cas, ça nous dépasse.
Mais pas de problème : Des mythes, des religions, des superstitions, des ésotérismes et mancies, des légendes urbaines, des sectes, des partis politiques extrémistes, des théories complotistes apportent des réponses. Réponses simples, simplistes ou en tout cas simplifiantes, qui donnent une impression de cohérence, qui rendent le monde lisible et prévisible. « C'est la faute à… » est toujours la bonne réponse. Conviction rassurante.

DRONES
Quand des drones non identifiés survolent Paris ou des centrales nucléaires ou autres, pourquoi a-t-on peur ? Parce que ils nous échappent, parce que, non identifiés, ils peuvent être n'importe quoi : - instruments de la surveillance généralisée que pratique "le pouvoir", s'ajoutant aux caméras de vidéosurveillance urbaine ; - instruments de terroristes, que ce soit pour le repérage de cibles ou pour le passage à l'acte : si les petits drones jouets ne présentent pas de danger, on les assimile facilement aux drones tueurs de l'armée américaine qui peuvent cibler qui ils veulent où ils veulent. Et donc entre les mains de Daesh, de la Corée du Nord ou de petits Couachi-Coulibaly………
Pour l'État, ce sont tous les déplacements clandestins qui sont inquiétants (égouts, traboules, catacombes…), susceptibles de dissimuler des actions répréhensibles (terroristes, mafia…), mais la peur, qu'elle soit étatique ou médiatique ou le lot de tout un chacun, tient aussi, dans ce cas comme dans celui des ovnis, à cet espace de liberté qu'est le ciel. Un territoire sans limites fermes, non balisé, ou seulement pour les avions bien répertoriés, pas pour les satellites espions de Google Earth ni pour les petits trucs, oiseaux, cerf volants, drones.
Deux domaines de peurs ancestrales : les souterrains infernaux, domaines des démons… et le ciel, domaine des dieux et des anges punisseurs.

ÉTAT DE SIÈGE
Nous voilà dans un monde de femmes en perpétuelle obsession obsidionale face à des hommes forcément poliorcétiques.
Bientôt, avant de faire la bise à une fille, il faudra lui faire signer un contrat garantissant qu'elle n'engagera pas de poursuites pour harcèlement.
Hug Hefner est mort. On s'en fout, mais avait-il harcelé quelques Bunnies stagiaires, ou avaient-elles toutes signé un contrat de consentement ?)
Une vie où on ne peut pas se mettre la main aux fesses les un-e-s les autres vaut-elle la peine d'être vécue ?


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